Chroniques du Corona #1

Un camarade nous a envoyé un petit texte pour raconter les conséquences des mesures prise par l’Etat, sur sa vie. D’autre suivrons, n’hésitez pas à nous envoyer les votre en MP ou par mail (a.s.a.p@riseup.net) et à en parler à vos collègues, vos potes.
Depuis 2 ans on diffuse des enquêtes militantes sur la question de l’exploitation et des conditions de vie sur la région rennaise.
On s’est dit qu’au vu de l’isolement lié au mesures de confinement et les tensions engendrées au taf en cette période de crise qui est partie pour durer, ça nous intéresse de diffuser des textes courts sur les formes d’organisation et de résistance dans le travail pour confronter nos expériences avant de pouvoir se retrouver et s’organiser IRL!Alors qu’une période cruciale pour l’univers merveilleux de l’événementiel et des festivals commencent, ce sont déjà de nombreux événements culturels qui sont petit a petit annulés, que ce soit le concert de Maître Gims au Zénith, un spectacle de cirque dans une salle de 200 places ou le salon de l’auto de Genève. Ce sont des milliers de travailleurs qui sont mis sur le carreau. D’autant que la douille a été prévue depuis longtemps. C’est toute la production du spectacle et de l’événementiel qui est pensée pour exploiter au mieux ces travailleurs.

Le secteur de l’événementiel ne repose que sur le fait qu’il fonctionne avec des contrats essentiellement précaires. Que se soit les CIDD et missions d’intérims pour les agents d’accueil des salons, les serveur de la buvette et les contrats d’intermittences pour les techniciens son et lumière ainsi que les artistes.

Le patronat a un double intérêt à utiliser ce genre de contrats :
-Le premier est d’empêcher toutes forme d’organisation de travailleurs, quand on est intérimaire, en CIDD ou intermittent, on ferme sa gueule parce que l’ouvrir, ça veut dire ne jamais être rappelé et peux être “se faire blacklister dans le réseau”.

-Le deuxième est que, en temps de crise, comme en ce moment, le travailleur devient une variable d’ajustement. A Rennes les boîtes d’intérim ont par exemple annulé l’ensemble des missions d’intérim dans l’événementiel. Ce sont donc plusieurs centaines de prolos qui se retrouvent dans la galère.

Les sociétés de prestataires et d’événementiel doivent annuler, pas grave, il suffit juste d’embaucher personne et d’aller pleurer au ministère de l’économie pour avoir des tunes pour combler le manque à gagner. La machine capitaliste est bien huilée, une fois de plus ce sont ses meilleurs machines (nous), celles que l’on peut interchanger, celles dont le potentiel de travail est étirable à merci, qui payent le prix de toute cette merde.

Alors les questions se multiplient. Pour les CDI et CDD, serons-nous mis au chômage technique ou partiel et donc indemnisés ? Si oui, à quelle hauteur et quand seront versées ces indemnisations ? Pour d’autres, on se demande si nous aurons quand même accès à l’intermittence et au chômage tandis que certains font face à la rupture de leur période d’essai ou le report de leur stage rémunéré. Pour les vacataires, on s’interroge sur quels contrats (CIDD) donneront lieu à des idemnisations ou non et parfois on se rend compte que pour une partie voire la majorité des missions prévues, on n’aura probablement rien (contrat pas signé, annulation plus de 7 jours avant la date de début de mission, résistance de l’employeur). Nous ne savons pas qu’elle sera notre situation, que se soit dans les 2, 6 ou 12 prochains mois. Ce sont alors tous les travailleurs quelque soit leur statut ou leur métier qui sont touchés de plein fouet.

Pendant que les entreprises se font renflouer leurs caisses par l’état, la question se pose alors pour nombre d’entre nous: pourrons-nous payer notre loyer le mois prochain? Jusqu’à quand pourrons-nous nous serrer la ceinture?

Et si on arrêtait de payer ?