La vie qu’on mène

Tract écrit et diffusé en janvier 2021 lors des manifestations contre la loi sécurité globale.

Partout on assiste à un retour de mesures plus dures de confinement. Dans des contextes et des dynamiques de luttes certes bien différents, les prolétaires se révoltent contre les restrictions sanitaires dans plusieurs pays, du Liban à la Tunisie en passant par les Pays-Bas. Manifestations sauvages, émeutes, affrontement avec la police, pillages des biens auxquels ont peut enfin avoir accès, c’est la réponse de plus en plus de prolétaires a une situation qui se dégrade.

Un an qu’on ne vit plus qu’au rythme des mesures imposées par le gouvernement. Qui lui même improvise en flux tendu, avec une visée à court terme. En fonction de l’évolution des courbes, les capitalistes font des modélisations pour perdre le moins d’argent possible et garder la face dans une supposée gestion de la crise. Confinements et couvre-feux se succèdent sans endiguer la crise sanitaire. L’arrivée du vaccin était la promesse d’en finir avec ce virus. Les entreprises pharmaceutiques ont vendu ce rêve et on fait payer des profits pharaoniques sur des vaccins qui bien évidemment n’arrivent pas aussi vite qu’annoncé / et assurent à demi mot que leur vaccin serait efficace contre les mutations qui se succèdent, apparaissant comme plus dangereuses.

Après des mois de résignation et de peur face à cette maladie, les prolétaires à qui on ne permet que d’aller bosser, quand ils ont encore un taf, n’en peuvent plus. Que ce soit parce que le confinement nous a fait perdre notre travail ou notre source de revenus ou parce que la seule activité qui nous reste, c’est de se casser le cul à aller bosser tous les matins, on voient nos conditions de vie devenir encore plus merdiques. Les bourgeois nous rendent essentiels entre 6h et 18h pour aller bosser pour un SMIC de merde puis courir le dépenser pour s’acheter à manger au risque de se prendre une amende parce qu’on n’aura trop traîné à rentrer. Pendant ce temps la petite bourgeoisie se victimise, demandant la réouverture de ses commerces, bars, restos, pleurant pour ses profits alors même que l’État les arrosent de fric et que ces fameux « petits » patrons ne se gênent pas pour continuer à nous exploiter la gueule en faisant même taffer des travailleurs au chômage partiel quitte à faire. Ils veulent se présenter comme les leaders d’un mouvement de ras le bol qui couve, font comme s’ils parlaient pour nous tous, mais leurs intérêt ne sont pas les notre, s’ils veulent rouvrir ce n’est pas pour faire plaisir à tous ceux qui rêvent de boire un coup mais bien pour faire redémarrer leur petite affaire.

On a jamais ressenti aussi durement notre exploitation, se lever le matin, bosser ses 8h, rentrer se cloîtrer chez soi et se faire culpabiliser par tous ces connards sur les plateaux télé si on ose sortir quelques heures décompresser de notre semaine de merde. Voilà la vie qu’on mène en ce moment.

On a face à nous l’exploitation , nue, on la regarde droit dans les yeux et on a jamais eu autant envie de lui péter la gueule.

Révolution aussi vite que possible

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