Tout à gagner !

Alors que le confinement s’éternise, que le travail semble être la seule activité permise et que l’État veut prolonger les mesures de restriction, il est parfois difficile de trouver des perspectives réjouissantes. Pourtant, la guerre des classes est partout, en permanence des prolétaires « résistent », même à Rennes, dans cette ville plus grise que rouge.

Ce 1er mai organisé par les centrales syndicales est une fois de plus déconnecté des luttes actuelles, il ne s’agit pas d’une journée de mobilisation des travailleurs mais d’un défilé folklorique dont le parcours est à l’image de leur encadrement et de leur soumission à l’État, un passage par différentes institutions (santé, culture, éducation, politique) plutôt que par les boites où des travailleurs se sont mis en grève. En se posant en interlocuteurs respectables et démocrates, les centrales syndicales ne sont que les co-gérantes de notre exploitation avec l’État, elles tiennent un rôle de pacification dans les luttes et les mouvements. De la dissociation publique, à la répression en interne, des services d’ordre en manif aux négociations à la baisse avec les patrons, on a vraiment rien à attendre d’eux.

Face à la dégradation permanente de nos conditions de travail, la stratégie de lutte par secteur, par boîte voire par service, renforce les séparations imposées par les capitalistes et n’offre aucune perspective d’organisation globale pour notre classe, celle des travailleurs.

Pour nous remettre au travail, ils vont stopper le conflit par la force, lâcher des miettes, ou nous « redonner » ce qu’ils venaient de nous prendre. Parce que l’objectif des capitalistes sera toujours de nous contraindre à bosser comme des chiens. Que certains prols se mettent en grève, débrayent ou séquestrent leurs chefs, nous enjoue particulièrement, au vu de la situation économique de plus en plus compliquée pour tous.

Car oui en ce moment, au travail, c’est encore plus dur, on nous en demande encore plus, c’est toujours à nous de nous adapter. Quand ne faire que bosser ne suffit même pas à ce qu’on puisse bien bouffer, faire le plein ou commander des sapes, bah on commence sérieusement à se demander pourquoi/qui on va bosser.

Alors, se décharger d’un peu de temps de travail est nécessaire pour pouvoir se retrouver et s’organiser avec ses collègues, pour trouver de la force, et aller plus loin que des petites améliorations dans notre taf, étendre la lutte pour l’émancipation de tous les autres, ceux qui triment au boulot ou ceux qu’en on pas, parce que partout c’est pareil, et que ça ne s’améliorera jamais dans le capitalisme.

Tout reste encore à faire tant qu’on n’aura pas détruit les classes et mis fin à notre exploitation !

ON A TOUT À GAGNER À VOULOIR TOUT PRENDRE !